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Caol Ila Distillers Editions (# 177)
Nom : Caol Ila Distillers Editions (Moscatel Cask)
Type : Scotch single malt
Région : Islay, Écosse
Taux d’alcool : 43%
Site web : malts.com/caol-ila-distillers-edition
Prix : 135$
Disponibilité : SAQ #11012701
Les scotchs « Distiller’s Edition » sont habituellement des versions « pimpées » aux désirs et exigences particulières du Maître distilleur. Souvent ce sera un affinement dans un fût de spécialité ou un mariage de différents fûts dans le chai. Le Maître distilleur chez Caol Ila a décidé d’affiner son scotch de 12 ans d’âge pendant quelques mois dans des fûts de vin de Moscatel. Ceci va fort probablement contribuer à lui procurer une couche supplémentaire de flaveurs et de complexité.
Ma dégustation :
Couleur : jaune or, reflets rosés, sirupeux
Nez : tourbe sucrée et vineuse, fruits rouges et agrumes
Goût : tourbe sucrée et fumée, épices, boisé
Finale : tourbe sucrée et vineuse, épicée, boisée
Comparé côte à côte, le Caol Ila Distillers Edition est un peu plus foncé et rosé que son petit frère de 12 ans. En effet, tout en se présentant dans une jolie robe jaune légèrement dorée, cette dernière est rehaussée par d’étincelants reflets rosés, l’influence du fût de Moscatel se fait déjà sentir. La texture est relativement sirupeuse, les coulisses sont minces et nombreuses et retournent très lentement au fond du verre.
À l’approche du nez, une délicieuse tourbe sucrée mais un peu sale ouvre la porte et s’accompagne de quelques notes légèrement vineuses. La tourbe sucrée finit par se mélanger à quelques notes de fruits rouges comme la cerise et la framboise. Par la suite, l’huile de zeste d’agrumes fait acte de présence. La tourbe légèrement sucrée et vineuse quant à elle ne cède jamais sa place.
L’entrée en bouche est plutôt surprenante, la tourbe sucrée et légèrement fumée est bien évidemment au rendez-vous mais est accompagnée de quelques notes d’épices de boulangerie, de poivre et d’anis (cette dernière est quand même plutôt réservée). Par la suite s’ajoute à cet ensemble une chaleur d’alcool, quelques notes de cerises, de vin sucré et un soupçon de barrique, le tout rappelant légèrement un Spice wine bien chaud. Après coup, la tourbe refait acte de présence et s’accompagne cette fois de légères notes d’agrumes bien juteux, ouvrant la porte à la finale.
La finale est douce mais longue et persistante. Elle offre des souvenirs de tourbe légèrement sucrée et vineuse avec quelques notes d’épices et de barrique. Un léger salin maritime finit par percer à la toute fin.
Le Distillers Edition est définitivement au-dessus du Caol Ila 12 ans de base. Le passage en fût de Moscatel apporte une belle couche de complexité que le 12 ans ne peut offrir. Il faut par contre débourser quelques dizaines de dollars de plus mais qui en valent certainement le coup ! C’est facilement justifiable pour une occasion spéciale ou simplement pour se faire plaisir.
Caol Ila 12 ans (# 176)
Type : Scotch single malt
Région : Islay, Écosse
Taux d’alcool : 43%
Site web : malts.com/caol-ila-12-years-old
Prix : 83$
Disponibilité : SAQ #12273049
La distillerie Caol Ila est située dans la région de Port Askaig sur l’Île d’Islay et elle fut fondée en 1846 par un certain Hector Henderson. En gaélique “Caol Ìle” voudrait dire “Le son d’Islay”. Malgré très peu d’offre d’embouteillage original, Caol Ila serait une des distilleries d’Islay avec le plus grand volume d’alcool pur distillé par année et la majorité de son distillat entrerait dans la confection de blends, dont ceux de la populaire marque Johnnie Walker.
Ma dégustation :
Couleur : jaune paille, reflets d’or, sirupeux
Nez : tourbe crasseuse, agrumes, épices
Goût : tourbe sucrée et fumée, épices boisées
Finale : tourbe vanillée et fumée, légèrement saline
Le Caol Ila 12 ans se présente dans une belle robe jaune pâle style « Chardonnay » tout en offrant de gracieux reflets dorés. La texture est relativement sirupeuse, les nombreuses jambes sont toutes en finesse et demeurent sur les parois du verre de longs moments.
Lors de l’approche initiale du verre au nez, on est directement attaqué par une tourbe bien grasse et crasseuse. Cette dernière est finalement adoucie par quelques notes sucrées et fruitées. Par la suite, une bouffée de zestes d’orange et de citron invoquant un peu l’huile pour polir les meubles. La tourbe demeure toujours bien en place et domine quand même l’ensemble.
Dès l’entrée en bouche, la tourbe sucrée et très légèrement fumée prend confortablement sa place pour ne jamais la perdre ! Puis, quelques touches de vanille, d’épices et de boisée se joignent à la danse. Ce cocktail, quoique relativement simple mais ô combien satisfaisant, s’installe et perdure de longs moments. Puis, une bien discrète touche d’huile de citron et d’orange tente difficilement de faire sa place mais les épices et le boisé reprennent rapidement le contrôle. C’est simplement magique !
La finale est sur la tourbe vanillée et fumée laquelle s’étire éternellement. Après quelques instants, un léger salin maritime se développe, ce qui ne fait qu’ajouter un degré de satisfaction.
Caol Ila, la « petite » distillerie est selon moi dissimulée derrière les géants Ardbeg, Bruichladdich et Laphroaig, auxquels elle n’a absolument rien à envier ! Le Caol Ila 12 ans est un classique qui évoque à merveille l’esprit des scotchs de l’île d’Islay. Une tourbe bien en évidence, une fumée légère, quelques notes boisées et épicées, un peu d’agrumes et quelques notes salines. Que demander de plus !
Club Whisky Montréal: Soirée Islay!! (#55, 56, 57, 58, 59)
Mardi le 29 janvier 2013 en soirée, au Masonic Memorial Hall (2295, St-Marc, Montréal, Québec), se tenait le tout premier événement officiel du Club Whisky Montréal! Les membres inscrits se sont vu remettre leurs verres officiels du club. Six beaux verres Glencairn avec le logo du club gravé dessus. Une belle réussite, Bravo!
La soirée avait pour thème « Islay ». Pour le choix des scotchs, la même formule que la dernière fois a été retenue, c’est-à-dire quelques semaines avant l’événement, les participants avaient accès à un sondage Doodle sur internet afin de faire leurs choix de scotchs, tous évidemment de l’île mythique d’Islay. Voici donc les cinq ayant reçu le plus de votes qui ont été retenus pour la soirée :
Bruichladdich – The Laddie Ten (46%)
Douglas Laing – Bunnahabhain 10 ans (50%)
Douglas Laing – Caol Ila 16 ans (50%)
Bowmore 15 ans Darkest (43%)
Douglas Laing – Laphroaig 15 ans (50%)
Tout au long de cette soirée, Jean-François Pilon, Président du club nous a conduit avec main de maître dans ce petit voyage sur l’île d’Islay. Informations intéressantes sur les distilleries de l’île, des différentes façons de chacune d’elles de distiller, comment elles obtiennent leurs orges maltés et quels en sont les niveaux de phénols, les différents fûts utilisés et les différences entre ceux-ci. Aussi, pour chaque scotch dégusté, tant pour le nez, le goût et la finale, une interaction entre les membres et l’animateur prenait place, chacun y allait avec ses commentaires et observations. Ce fut très intéressant et instructif !!
Maintenant, voici mes appréciations pour ces cinq scotchs :
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Nom : Bruichladdich – The Laddie Ten (# 55)
Taux d’alcool : 46%
Prix : 64$
Disponibilité : LCBO
Whisky Montréal voudrait remercier Narada Brind’Amour de la boutique lecacaoyer.com pour « l’échantillon ».
Nez : Dès le versement dans le verre, une odeur de « Bubble gum » rose domine. Après quelques minutes elle disparaît et c’est maintenant la pomme verte et les poires fraîches qui s’installent. Ensuite, un sucré d’orge malté s’ajoute au bouquet.
Goût : Dès l’entrée en bouche c’est frais et sucré. Des saveurs de fruits frais, d’orge grillé et de caramel à la fleur de sel arrivent ensuite. Les tanins sont vifs et apportent un support à l’expérience.
Finale : La finale est assez boisée et sèche. Après quelques instants, un goût de pastilles aux cerises (Halls) se fait sentir. Plus la finale s’étire et plus le salin l’emporte.
Un scotch acceptable, mais je m’attendais à un peu plus, étant donné les éloges faites sur internet depuis son embouteillage. Peut-être un peu doux pour mes attentes d’un scotch d’Islay. Certains membres l’ont décrit comme un scotch « de femme » ! Peut-être…
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Nom : Douglas Laing – Bunnahabhain 10 ans (# 56)
Taux d’alcool : 50%
Prix : 104$
Disponibilité : SAQ #11775987
Nez : Au nez, c’est immédiatement du caramel brûlé qui se mélange à des fruits secs comme des raisins Sultana et des pruneaux. À l’arrière-plan, une légère tourbe est présente et se marie à une odeur de bois sec.
Goût : Au goût, l’orange au chocolat est bien présente. Par la suite, les pruneaux se mélangent aux épices. Le boisé, qui semble légèrement grillé, est également bien marqué.
Finale : La finale est bien enrobante et bien fruitée avec des goûts d’orange, de pruneaux et de figues séchées. Le tout s’allonge sur un salin océanique.
Wow !! Belle découverte, j’ai déjà goûté leur OB 12 ans, j’avais bien aimé. Mon voisin de table, qui possède une bouteille de 12 ans chez lui, me mentionnait que ce 10 ans lui apparaissait plus complexe.
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Nom : Douglas Laing – Caol Ila 16 ans (# 57)
Taux d’alcool : 50%
Prix : 149$
Disponibilité : SAQ #11776111
Nez : À la première approche, l’alcool est bien présent. Par la suite, une douce fumée accompagne une légère odeur citron/limette. Des odeurs salines et maritimes sont également présentes à l’arrière-plan.
Goût : En bouche, une douce tourbe légèrement fumée nous accueille dès les premiers instants. Par la suite, le sucré d’une cassonade légèrement brûlée accompagne brillamment des notes d’agrumes, de vanille et des tanins chaleureux.
Finale : La fumée se joint à des notes vanillées et légèrement sucrées. Plus elle s’étire, plus des notes salines et maritimes dominent.
Oh Wow! Le Caol Ila 12 ans est magnifique, mais celui-ci est sublime!…rien à redire, à part que j’en voudrais encore!!
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Nom : Bowmore 15 ans Darkest (# 58)
Taux d’alcool : 43%
Prix : 95,75$
Disponibilité : SAQ #10870704
Nez : les effluves sont assez boisés, des notes de sherry (fruits secs) accompagnent la framboise, le chocolat et la cassonade.
Goût : en bouche, léger et plutôt floral. La lavande accompagne des notes de lilas. Par la suite, le sucre légèrement brûlé accompagne une fumée qui me rappelle un feu de camp en plein été.
Finale : la finale est très sherried, les fruits secs et des notes un peu vineuses accompagnent celles d’un feu de camp qui vient de s’éteindre. Une amertume marquée prend également place.
Je dois avouer que depuis plusieurs années je voulais m’acheter une bouteille de ce Bowmore, mais plus maintenant, ce fut définitivement ma déception de la soirée. En s’appelant « Darkest » je m’attendais à être écorché un peu plus.
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Nom : Douglas Laing Laphroaig 15 ans (# 59)
Taux d’alcool : 50%
Prix : 152$
Disponibilité : SAQ #11776007
Nez : Au nez, dès les premiers instants, ce sont des noix grillées et fumées. Puis arrivent les notes médicinales (de l’Ozonol ou du Polysporin) et un petit côté marin prend place à l’arrière-plan.
Goût : En bouche, c’est du caramel brûlé, de la tourbe et de la fumée, les notes médicinales si typiques à Laphroaig sont maintenant bien en place.
Finale : La finale est digne d’un bon Laphroaig, c’est à dire des saveurs intense de fumée, de tourbe légèrement épicée et médicinale. Ce qui me surprend, c’est que, pour un Laphroaig, la finale est intense, mais excessivement courte, on dirait qu’elle augmente en intensité et puis, tout d’un coup, plus rien! Elle se termine.
Magnifique sur toute la ligne, mais la finale semble s’écourter beaucoup plus rapidement que les Laphroaig dit « OB »…
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En conclusion, Islay est vraiment une île mythique où tout peut se produire. Les amateurs s’attendent habituellement à ce que les scotchs en provenance d’Islay soient absolument très tourbés, fumés et océaniques alors qu’elle est capable des plus subtils parfums et des délicatesses inespérées. Peut-être faut-il s’ouvrir et laisser les attentes de côté et apprécier le produit pour ce qu’il est, un bon scotch biens fignolé, et non un scotch « d’Islay » avec des caractéristiques prédéterminées! La question est lancée…
Encore une fois Bravo à toute l’équipe de Whisky Montréal pour une soirée enrichissante et un beau voyage!
Prochain rendez-vous, le 26 mars à 19h et le thème sera : Les whiskies Irlandais !
Pour vous inscrire: www.whiskymontreal.ca
Caol Ila 1999 – Signatory Vintage (# 14)
Nom : Signatory Vintage – Caol Ila 1999
Type : Single Malt
Région : Islay, Écosse
Taux d’alcool : 46%
Site web : aucun
Prix : 69,95$US
Disponibilité : www.sherry-lehmann.com, NYC
Petite histoire :
La distillerie de Caol Ila (prononcer « kul-eela », qui se traduirait par « le son d’Islay »), est située du côté Nord-est de l’île d’Islay, directement devant le détroit séparant les îles d’Islay et de Jura. Elle a été construite en 1846 par Hector Henderson. Quant à Signatory Vintage, c’est l’un des premiers embouteilleurs indépendants d’Écosse. La compagnie fut fondée par Andrew et Brian Symington en 1988. Elle possède maintenant sa propre usine d’embouteillage à Newhaven près d’Édimbourg. Elle serait la deuxième en importance dans le monde.
Le scotch de cette dégustation est un embouteillage faisant partie de leur « un-chillfiltered Collection ». Cette collection offre également des embouteillages provenant des distilleries de Laphroaig, Highland Park, Glenrothes, et Cargganmore, pour ne nommer que ceux là. Ce scotch est un embouteillage dit « single cask », ou « single barrel », c’est-à-dire que le contenu de la bouteille provient d’une seule barrique. Cette bouteille (#232 de 401) provient de la barrique numéro 3/1073. L’étiquette indique que ce scotch a été distillé le 22 novembre 1999 et mis en bouteille le 22 septembre 2010, ce qui lui donnerait un âge un peu inférieur à 11 ans.
Ma dégustation :
Couleur : Jaune très pâle, particules en suspension
Nez : Fumée et tourbe légère, pain fraîchement sorti du four, agrumes
Goût : Tourbé, fumé, salin, bord de mer, épices
Finale : Saline, tourbe revient, longue et persistante
Ce scotch est de couleur dorée très pâle, un peu comme un jaune Chardonnay. L’étiquette fait mention qu’aucun colorant n’y a été ajouté, c’est donc sa couleur naturelle. Il est également non filtré à froid (un-chillfiltered) et on peut effectivement y apercevoir quelques petites particules en suspension. Si placé dans un endroit assez frais ou de l’eau froide y soit ajoutée, il pourrait devenir trouble.
Au nez, fumée et tourbe, les deux tout en douceur. La fumée semble à peine plus dominante. Ensuite une nouvelle odeur jamais rencontrée à ce jour, celle du pain ou plutôt la mie fraîchement sortie du four, encore fumante. Serait-ce l’odeur que plusieurs attribuent la levure (yeast)? Puis finalement, loin à l’arrière plan, un petit sucré-acidulé de zeste d’agrumes, mais vraiment en toute finesse.
En bouche, c’est un bon mélange assez équilibré de tourbe et de fumée qui arrive en trombe. Par la suite, arrive le bord de la mer, les algues, le salin et l’iode. En début de finale une petite note épicée se fait sentir sur la langue, un peu poivrée, ou plutôt de poivre de Jamaïque (allspice)? À confirmer!
En finale c’est encore tourbé et assez salin. La sensation saline perdurera plusieurs minutes après la dernière gorgée. La fumée se fait plutôt timide en finale.
Somme toute, un très bon scotch d’Islay, bien équilibré, et avec quelques saveurs particulières qui donne simplement le goût d’en reprendre un autre verre… Ah, mais j’oubliais, c’est la bouteille d’un bon ami et je dois rester raisonnable !