Archives de catégorie : Bière et Terroir
Macallen Ferme & Brasserie – Alliances (# 210)
Nom : Alliances (colab. Macallen – Épitaphe)
Type : Scotch Ale vieillie en fût de scotch d’Islay
Région : Rawdon, Québec
Taux d’alcool : 11%
Embouteillage : novembre 2018
Macallen Ferme & Brasserie est une nouvelle microbrasserie lanaudoise située à Rawdon et fondée par Ryan Allen en 2017. Mais l’histoire débute quelques années plus tôt, soit en 1944 lorsque grand-père Victor Allen achète une terre agricole à Rawdon. Au fil du temps, petit-fils Ryan a pris la relève et s’occupe de la gestion de la ferme et ce, depuis 2004.
Ryan adore la bière et brasse ses propres élixirs houblonnés sur sa ferme. Macallen offre maintenant deux bières régulières sur les tablettes des commerces spécialisés de la région: Le Répit du Fermier, une pale ale anglaise et La Réserve du Fermier, une IPA américaine.
En début 2018, Ryan a travaillé sur un projet spécial en collaboration avec une autre brasserie, Épitaphe. Il réussit à mettre la main sur quelques barriques de scotch whisky en provenance de l’île d’Islay, la distillerie Laphroaig et la distillerie Ardbeg ! En inspectant les fûts, pleins de parfums de tourbe, de fumée, de sels minéraux, de grains et de céréales le frappe de plein fouet… À cet instant, l’image d’une bière de type scotch ale se dessine, la bière parfaite pour aller recueillir les doux parfums emprisonnés dans ces barriques d’Islay !
Pour faire cette bière Ryan a utilisé de l’orge de type Marris Otter qui pousse sur sa ferme, qui a ensuite été malté et torréfié par un de ses amis. Le houblon utilisé pousse également sur sa ferme, du East Rawdon Golding. Une fois la fermentation et les quatre fûts remplis, il ne restait qu’à attendre…et Huit mois plus tard, la magie était faite.
Maintenant, voyons voir… mais avant, Merci à Ryan Allen pour l’échantillon.
Lorsque versée doucement dans le verre, une belle mousse style crema espresso se forme à la surface en même temps que les arômes de tourbe et de fumée s’en échappent. Cette scotch ale est d’un brun très foncé et offre de beaux reflets acajou. L’effervescence semble plutôt minimale. Au nez, c’est assurément tourbé et fumé, avec un peu de sucre brun caramélisé et de céréales torréfiés.
L’entrée en bouche est plutôt intense ! C’est fumé et très tourbé ! On pourrait facilement s’imaginer que du peated malt a été ajouté à la recette, un peu comme la Castor Islay. Par la suite, le côté marin, salin et iodé de la tourbe prend de l’ampleur. Les coquillages et les algues marines se mélangent à la boucane d’un feu de camp. Un peu de sucre d’orge brûlé, de malt torréfié et quelques notes de barriques s’harmonisent à la chaleur de l’alcool qui vient enrober le tout. Par la suite les salines et maritimes de la tourbe reviennent à la charge.
La finale est longue, persistante et tourbée. Les notes de tourbes, de fumée et de barriques retrouvées en bouche s’étirent de très longs instants. En s’étirant, l’ensemble laisse tout doucement place aux sels marins.
Que dire, WOW ! Malgré ses 11%, jamais les notes d’alcool sont venue gâcher la fête, simplement arrondir et agrémenter l’expérience. Les amateurs de scotch de l’île d’Islay seraient sûrement charmés par cette bière, mais malheureusement c’était une édition plutôt limitée et le tout s’est envolé en quelques jours…
🙂 Petit scoop, Ryan m’a mentionné qu’une fois les quatre barriques d’Islay vides, elles furent remplies à nouveau, une version #2 est donc en processus… 🙂
Ryan, may I say please ?
Microbrasserie Le Castor – Islay (# 195)
Nom : Microbrasserie Le Castor – Islay
Type : Quadrupel vieillit en fût de scotch d’Islay
Région : Rigaud, Québec
Taux d’alcool : 11%
Embouteillage : 21 décembre 2017
La Microbrasserie Le Castor adore le vieillissement de bières en fûts. Plusieurs de leurs créations passent par ce processus, stouts impériaux, scotchs ale et vins d’orge ont passé quelques temps dans différents types de fûts de whiskies, de rhum, de vins…
Cette fois-ci c’est une quadrupel tirant un tout petit 11% d’alcool qui a passé plus d’un an dans des fûts de scotch provenant de la région d’Islay, plus particulièrement de la distillerie Laphroaig ! Ça devrait être assez intéressant puisque comme vous le savez sûrement déjà, Laphroaig est ma distillerie favorite !
Aussitôt versée dans le verre, un parfum plutôt familier envahi la pièce, celui de la fumée et de la tourbe… c’est un bon début ! La robe de cette Quad est d’un brun rougeâtre offrant quelques reflets de couleur rubis légèrement voilé. Sa mousse est abondante, mais elle réduit rapidement et ne laisse qu’une mince dentelle sur les pourtours du verre.
Au nez, c’est plutôt fumé et très iodé. La fumée me rappelle celle d’un poisson séché et fumé sur une plage de galets à la marée basse. La tourbe apparaît par la suite, puis, timidement à l’arrière-plan, un peu de malt sucré et de céréales légèrement rôties tentent de se faire remarquer.
L’entrée en bouche est plutôt phénolique et robuste. Un mur de tourbe et de fumée très dominantes et envahissantes ouvre la fête. Par la suite, des notes maritimes et iodées se joignent au party ! Un petit “funky” semble vouloir faire sa place (le brett à l’œuvre ?) car un léger goût acidulé rappelant la framboise et les griottes essaye de se bâtir un chemin. Le malt sucré agrémenté de vanille et de barrique légèrement brûlée viennent clore le bal et équilibrer le tout.
La finale de cette Quad est très, mais très persistante, tourbée, fumée et iodée… comme un bon Laphroaig 10 ans ? Bien sûr que non, mais c’est quand même très surprenant…
La “Islay” de la Microbrasserie Le Castor est très intense côté saveur et influence du fût. En effet, la majorité des caractéristiques typiques de Laphroaig s’y retrouvent dans la bière, la tourbe phénolique, la fumée et l’iode le tout agrémenté d’un peu de malt vanillé et boisé. Je me dois de préciser que, selon moi, cette bière ne fera vraiment pas l’unanimité chez les amateurs de bières…
Étant brasseur maison et ayant déjà travaillé quelques recettes avec du “peated malt” je me demandais si Le Castor en avait ajouté un léger pourcentage à la recette afin d’augmenter le feeling “Islay” ? J’ai donc posé la question. Voici la réponse de Daniel Addey Jibb, brasseur et co-fondateur de la microbrasserie Le Castor (en anglais):
“ Yes it was aged in 100% Laphroaig barrels for one year. No peated or smoked malt in the grain bill, it all comes from the barrels. ”
Il faut alors constater qu’un fût ayant contenu du scotch whisky en provenance de Laphroaig est vraiment rempli de caractère et d’intensité afin de pouvoir transmettre autant d’influence et de saveurs à une bière…
Fait intéressant, M. Jibb m’a également confié que la Islay a failli ne jamais apparaître sur les tablettes:
“ To be honest I debated whether or not we should release the beer at all as the nose is so powerful with Islay aromatics. The flavour is more balanced. But we figured there are enough whisky fans in Québec that maybe they would enjoy the beer. “
Une chance pour nous…
Il me reste une bouteille et j’ai l’intention de la laisser vieillir une année afin de voir si les phénols vont s’estomper et si les levures bretts vont s’exprimer d’avantage !
À suivre…
Microbrasserie Kruhnen – Ada Kaleh (# 188)
Premièrement, merci à Ovi Bercan, Maître Brasseur et proprio de Microbrasserie Kruhnen pour cette bouteille offerte en cadeau !
Nom : Microbrasserie Kruhnen – Ada Kaleh
Type : Stout blanche aux grains de café
Région : Blainville, Québec
Taux d’alcool : 6,4%
Embouteillage : octobre 2017
Au regard, elle est d’un orange cuivré, légèrement trouble et une effervescence minimale, de petites bulles fines remontent lentement, comme un stout.
Au nez, ce sont les grains de café frais et légèrement rôtis qui s’imposent. Ensuite, un peu de grains maltés, de chocolat noir, mais c’est vraiment le café qui domine.
En bouche, l’Ada Kaleh, « feel » pratiquement comme un stout, c’est vraiment surprenant. Si on se ferme les yeux, on a vraiment le feeling de goûter un stout au café bien rôti, peut-être légèrement moins soyeux, mais à peine. Par la suite quelques notes de malt grillé, une petite touche de chocolat noir et l’amertume bien tranchante du houblon viennent compléter le tout.
La finale offre une amertume persistante, tant de café espresso que de houblon amerrissant. Petit retour des grains grillés et de chocolat noir…
-« Stout au café vous dites? Impossible elle est de la couleur d’une belle IPA… »
-« Goûtez-y les yeux fermés j’vous l’dis… »
-… ? ? !
-« Hmmm??? Wow!!!… je suis abasourdi, c’est impossible…! »
Hé oui, Ovi a créé l’impossible (ou presque), un stout qui trompe l’œil et l’esprit…
Bravo encore une fois à Ovi Bercan et Kruhnen pour cette autre belle réussite.
Domaine Pinnacle – Canadian Shield (# 174)
Nom : Domaine Pinnacle – Canadian Shield
Type : Whisky canadien
Région : Québec, Canada
Taux d’alcool : 43%
Site web : domainepinnacle.com/canadian-shield
Prix : 34,75$
Disponibilité : SAQ #12729341
Le Domaine Pinnacle est surtout connu pour ses cidres de glace de renommée internationale ainsi que ses produits dérivés de la pomme comme par exemple leur excellent cidre de glace fortifié Réserve 1859.
Depuis peu, Domaine Pinnacle s’est lancé dans la micro distillation et offre quelques produits très intéressants et qui se démarquent des autres. Le plus connu est surement le gin Ungava avec sa couleur jaune et ses saveurs distinctes d’herbes aromatiques provenant du grand nord québécois. Par la suite, ils ont commercialisé le rhum aromatisé Chic Choc, lequel est bien décortiqué par mes deux macaques préférés dans leur Décapsule #50.
Puis arrive en 2016 leur whisky, le Canadian Shield. Il serait élaboré en petits lots à partir d’un assemblage de whisky de seigle, de malt d’orge et de maïs en provenance de la distillerie du Domaine Pinnacle ainsi que d’autres distilleries canadiennes. On a également ajouté à l’assemblage un léger pourcentage de rhum Chic Choc afin de lui donner une petite touche bien distincte.
Ma dégustation :
Couleur : ambre orangé, reflets rougeâtres
Nez : épices, caramel, alcool
Goût : épices, caramel, épices boréales
Finale : épices, alcool (brûlure), caramel à l’érable
La couleur du Canadian Shield est d’un ambre profond offrant des reflets orangés, je dirais même rougeâtres. La texture est assez sirupeuse, les coulisses sont larges et redescendent lentement au fond du verre.
Au nez, les épices et le caramel brûlé sont prédominants. Il y a en effet beaucoup d’épices de boulangerie comme la muscade et la cannelle ainsi qu’un intriguant mélange d’aromates de cuisine comme le laurier, le thym et du « sapinage ». C’est un peu inhabituel et probablement dû à l’ajout du rhum Chic Choc. Le tout s’enrobe d’un collant caramel mou style « Kraft ». À l’arrière-plan, quelques effluves de menthol et d’alcool.
Dès l’entrée en bouche, c’est le mystérieux mélange d’épices qui frappe. Ce qui me revient soudainement à l’esprit c’est le Jägermeister ! Ce n’est évidemment pas tout à fait dans la même lignée de saveurs ni aussi puissant que le Jäg mais le rapprochement est relativement facile à faire. Par la suite le crémeux caramel mou, la vanille et quelques notes de noix et d’érable tentent de reprendre le contrôle.
La finale est sur le même profil d’épices avec quelques notes de cannelle piquante, de caramel à l’érable et de boisé. L’ensemble s’étire pendant un léger moment.
Je suis plutôt du type qui aime son whisky en dégustation et les saveurs d’épices « rajouté » via le rhum Chic Choc, viennent, selon moi, un peu trop changer le profil auquel je m’attendais. Le « Canadian Shield » est un peu loin de ma vision d’un authentique whisky canadien mais il est relativement plaisant à boire. On pourrait dire qu’il est disons « séducteur » et « intriguant » pour le curieux !
C’est très encourageant et intéressant d’avoir des whiskies élaborés et fabriqués au Québec et j’encourage Domaine Pinnacle à continuer le développement de ceux-ci et qui sais quelles surprises l’avenir aura à offrir…
Brasserie Dunham – LaPatt Porter Robuste – Fût de whisky (# 169)
Nom : Brasserie Dunham – LaPatt Porter Robuste
Type : Porter Robuste vieilli en fût de whisky Canadien
Région : Dunham, Québec
Taux d’alcool – IBU : 7% – 51 IBU
Embouteillage : ±début 2014
Lorsque j’ai entendu la rumeur que Brasserie Dunham préparait leur Porter Robuste vieilli en fût de whisky canadien, je me suis dit que ça devrait sûrement me plaire et bien approprié pour mon blogue ! J’ai alors réussi à mettre la main sur trois bouteilles. Celle-ci est la troisième du lot et a passé près de 2 ans à se reposer dans mon cellier !
Et cette bière, elle est comment ?
D’un noir plus que profond, elle est coiffée d’une mousse dense et bien crémeuse de couleur lait au chocolat. L’effervescence devrait être plutôt minimale, mais elle est me semble relativement plus gazeuse que la version régulière. Est-ce voulu ou bien une petite erreur à l’embouteillage ?
Au nez, c’est du café torréfié bien foncé et du chocolat noir amer. Quelques effluves de barriques sont également présents.
En bouche ce sont encore les notes d’espresso bien rôti et le chocolat noir qui dominent. Par la suite, on peut constater que le temps a fait son œuvre car la madérisation offre quelques saveurs supplémentaires tels les fruits séchés et confits. Ces notes de vieillissement en bouteille accompagnent merveilleusement bien les saveurs chocolatées et torréfiées de ce Porter Robuste. Par la suite, quelques pointes d’épices et de boisées dérivant des fûts de whisky canadien viennent lier le tout et ce, pour notre plus grand plaisir.
La finale est sur le grain torréfié, le chêne mouillé au whisky et une petite pointe d’amertume qui laisse enfin apparaître les 51 IBU annoncés.
Comme vous le savez, j’adore les whiskies canadiens et la bière. LaPatt Porter Robuste, ma bière favorite de la gamme régulière de Brasserie Dunham, j’ai grandement apprécié cette version « pimpée ». Les notes boisées et épicées provenant des fûts combinées à la madérisation ajoutent quelques couches de complexité des plus intéressantes.
En espérant que Brasserie Dunham répètera l’expérience lors de leurs prochains événements « Bottle Release » !
Visitez leur page Facebook et suivez les sur Twitter @BrasserieDunham !
Dogfish Head – Palo Santo Marron (# 164)
Nom : Dogfish Head – Palo Santo Marron
Type : Liqueur de malt vieillit sur « Palo Santo Wood »
Région : Delaware, ÉU
Taux d’alcool : 12%
Wow c’est foncé !
Je m’attendais à une ale dorée brune ! C’est presque noir et la carbonation est plutôt minime. C’est un peu un croisement entre un Imperial Stout et un Barley Wine.
La torréfaction des grains rappelle les « toasts » légèrement brûlées et l’amertume d’un espresso. Les malts très caramels croisent quelques notes de vanille, de butterscotch brûlé et un boisé plutôt inhabituel (sûrement le bois Palo Santo). Par la suite quelques accents de chaleur d’alcool accompagnent le tout. Les houblons sont plutôt discrets, ou sont peut-être effacés par les notes rôties et torréfiées
C’est vraiment un nectar très spécial et délicieux!
Merci à Chantal Héroux de Saveurs Unies pour le cadeau !
Microbrasserie Kruhnen – Agriota (# 161)
Premièrement, merci à Ovi Bercan, Maître Brasseur et proprio de Microbrasserie Kruhnen pour cette bouteille offerte en cadeau !
Nom : Microbrasserie Kruhnen – Agriota
Type : Blanche aux griottes locales
Région : Blainville, Québec
Taux d’alcool : 7,0%
Embouteillage : décembre 2015
Au regard, elle est d’un rose-orange très pâle avec une effervescence minimale quasi champenoise et pratiquement sans mousse. Petite mention spéciale pour l’étiquette, elle est magnifique !
Au nez, l’Agriota est bien délicate et plaisante, elle offre des parfums de framboises fraîches, de mandarines et de pêches et quelques notes acidulées se joignent à la fête.
En bouche, l’Agriota est bien vive. Les petits fruits rouges (principalement la framboise et la cerise) accompagnent une légère amertume de zeste d’agrumes et quelques notes acidulées rappelant certaines bières « brettées »… Elle est très rafraîchissante et remplie de finesse.
La finale offre une légère amertume, laquelle persiste longuement et quelques notes sauvages et acidulées rehausser l’expérience…
L’Agriota est une excellente bière, raffinée et délicate, avec un petit côté « wild » ! J’aimerais bien la déguster lors des prochaines canicules de juillet…
Bravo encore une fois à Ovi Bercan et son équipe pour cette autre réussite.